La massothérapie a-t-elle sa place dans votre régime d’assurance collective?

Un chef d’entreprise était récemment déçu de constater que la massothérapie représentait le service paramédical le plus utilisé dans son entreprise. Désirant plutôt que les soins offerts en psychologie ou physiothérapie soient privilégiés, il se demande s’il ne devrait tout simplement pas abolir cette protection. Ai-je à payer pour les journées au Spa de mes employés et leurs conjoints?

Oui, il pourrait être tentant d’abolir la couverture pour la massothérapie afin de mettre l’emphase sur d’autres soins paramédicaux qui visent à prévenir la maladie, atténuer les effets d’un problème chronique ou protéger financièrement une famille d’un événement catastrophique.

Cependant, rappelons-nous que la massothérapie est un service courant dans la majorité des régimes d’assurance collectifs. Sa popularité est indéniable et figure au 1er rang dans la Mutuelle d’assurance d’EntreChefs PME, et ce, largement devant la physiothérapie, la chiropractie et l’ostéopathie.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de rémunération globale, une entreprise doit s’ajuster aux conditions de son industrie pour retenir et attirer les talents.

Si votre régime couvre déjà adéquatement les pertes catastrophiques, il sera toujours judicieux d’offrir d’autres couvertures attrayantes, dont la massothérapie fait partie. Un candidat à l’embauche n’osera pas demander la couverture de massothérapie qu’il aurait chez vous, mais il y a fort à parier que vos employés connaissent mieux leur maximum annuel applicable que leur protection en cas d’invalidité…

Manque d’encadrement

Au Québec, aucune loi ou réglementation n’encadrent l’exercice de la profession de massothérapeute alors qu’ailleurs au Canada, une formation minimale de 2 000 heures est requise. Ici, on peut obtenir ce privilège avec une formation de 400 heures seulement.

Il ne faut surtout pas comparer la massothérapie aux autres services tels la chiropractie ou la physiothérapie, qui exigent respectivement un doctorat et une maîtrise et qui sont encadrés par des ordres professionnels.

Afin de limiter les fraudes, les assureurs exercent une vigilance très serrée à l’égard de l’utilisation de la massothérapie ainsi que des professionnels l’offrant. Ils utilisent leurs mégadonnées pour détecter des activités suspectes ainsi que des techniques d’enquête sophistiquées. De ce fait, ils mettent régulièrement à jour leur liste d’associations, de professionnels et d’établissements non admissibles à des remboursements. N’hésitez pas à transmettre cette information à vos employés!

Imposer une recommandation médicale?

Exiger une recommandation médicale d’un médecin avant d’accepter le remboursement de ce service peut effectivement contribuer à contrôler son utilisation. Cette contrainte était courante il y a plusieurs années mais tend maintenant à disparaître.

En effet, cette pratique constitue un irritant pour les employés qui se voient refuser leurs réclamations, ne sachant souvent pas qu’une recommandation était nécessaire. De toute façon, il n’est pas très difficile pour vos employés d’obtenir leur fameuse recommandation par la suite.

L’impact financier est donc relativement minime comparativement aux complications de la recommandation médicale exigée aux employés, qui tendent à diminuer leur appréciation de votre régime.

Quoi faire alors?

La gestion efficace d’un régime collectif passe par le contrôle des coûts.

Voici 3 solutions astucieuses :

    1. L’éducation et la sensibilisation demeurent des moyens sûrs pour que vos employés comprennent que l’utilisation de leur assurance se reflètera éventuellement dans les coûts facturés par l’assureur l’année suivante. Donc, nul besoin d’épuiser ses maximums annuellement pour en avoir pour son argent.
    2. Habituellement, le même maximum annuel est attribué à tous les professionnels. Sans couper complètement la massothérapie, rien n’empêche de diminuer votre maximum. Par exemple, vous offrez une couverture de 500 $ par année pour vos spécialistes? Vous pourriez très bien diminuer la massothérapie à 300 $, le tout associé d’une communication expliquant votre philosophie.
    3. Et si on y allait d’un autre angle? Vous pourriez très bien retirer la couverture de massothérapie si elle n’est pas en lien avec vos valeurs… mais offrir un compte de gestion de santé! Plus de flexibilité et de choix à vos employés.

Un régime d’assurance collective se modifie. L’important, c’est de le faire en fonction de vos objectifs.