Changement à l’assurance-emploi : modifier ou non votre régime d’assurance collective?

 

On en discutait depuis fort longtemps, et savions que les prestations maladie de l’Assurance -emploi (AE) passeraient de 15 à 26 semaines. C’est maintenant officiel, depuis le 18 décembre 2022.

Qu’est-ce que ça implique pour vous? Devez-vous agir et, si oui, quand? Quels facteurs doivent être pris en considération? 

Bien entendu, nous avons pris le temps de valider plusieurs sources d’informations afin de pouvoir vous guider, au meilleur de vos intérêts et selon vos objectifs corporatifs.

Avant d’aller plus loin, il est important de mentionner que vous n’avez actuellement aucune obligation légale d’adapter ou de modifier votre régime en vigueur. Il n’y a donc aucune urgence à agir. Au contraire, plusieurs facteurs propres à votre entreprise et à votre régime d’assurance devront être évalués et faire l’objet d’une discussion avec votre conseiller.

Ce changement apporté à l’AE, propulsé par différents groupes de pression, avait des objectifs initiaux fort louables. Peut-on s’objecter à une modernisation de l’AE afin de veiller à ce que les prestations offrent un soutien aux travailleurs qui en dépendent exclusivement lorsqu’ils traversent des périodes d’absence pour des raisons médicales? Toutefois, ce qui est passé sous silence est la position adoptée par l’AE envers les régimes d’assurance privés suite au changement officialisé. Nous avons obtenu la confirmation suivante : l’Assurance-emploi se considèrera comme 2e payeur des prestations d’invalidité pour les semaines 16 à 26 lorsque le travailleur en absence maladie a accès à un régime privé de longue durée. C’est l’élément essentiel à prendre en compte, il n’y a aucun changement dans la priorité des versements de prestations de longue durée en ce moment. De façon générale, le gouvernement vous verse des prestations pour les premières semaines d’absence courte durée et l’assureur prend le relais en longue durée par la suite, selon votre contrat.

Dans ce cas, ne devrais-je pas augmenter mon délai d’attente en longue durée à 26 semaines?

Premier réflexe évident! Vous pourriez vous dire : « Je vais sans doute économiser sur mes coûts d’assurance collective? » C’est le seul et unique avantage, à très court terme, de cette modification à votre régime.

Ce sont des économies non réalistes, compte tenu des enjeux actuels en invalidité et aux impacts potentiels négatifs sur votre organisation. Voici quelques facteurs que vous devez prendre en considération avant votre décision finale :

  • 26 semaines sans gestion active du dossier d’invalidité courte durée, sans suivi, sans aide pour le retour au travail en santé, pourrait aggraver votre manque de ressources en contexte de pénurie de main-d’œuvre
  • Couverture insuffisante du travailleur absent (55 % de son salaire pendant 6 mois), particulièrement pour les salariés qui dépassent le maximum des gains assurables de l’AE
  • Aggravation du risque d’invalidité, surtout pour les dossiers en santé mentale et impact potentiel sur les réclamations de soins médicaux.

Quelle est la prochaine étape?

Votre conseiller abordera le sujet lors de votre prochaine discussion. En tout temps, n’hésitez pas à le contacter pour avoir plus d’informations et si vous désirez envisager différents scénarios d’assurance invalidité.

Rappelez-vous qu’il n’y aucune obligation ou urgence à modifier votre régime d’assurance collective et qu’il n’y a pas de réponse universelle applicable à la suite de ce changement, seulement une action réfléchie et adaptée à votre réalité ainsi qu’à vos besoins d’assurance.